05.09.2023 - Les offres d’emploi fictives ont déjà été évoquées dans de précédentes rétrospectives hebdomadaires du NCSC. Cependant, de nouvelles formes d’escroqueries sont apparues ces dernières semaines. Les paiements doivent désormais être effectués non plus avant mais après les premiers jours de travail.
Jusqu’à présent, les offres d’emploi fictives qui ont été découvertes concernaient principalement le secteur hôtelier. Les escrocs demandaient aux personnes intéressées par leurs offres une avance de 300 à 1000 euros pour l’obtention d’une autorisation en Suisse ou pour la souscription d’une assurance maladie et accident. Ces offres ont été principalement publiées sur des portails d’emploi italiens et figurent actuellement aussi sur des portails grecs.
Ces dernières semaines, les signalements concernant des offres d’emploi fictives s’adressant à un plus large public se sont multipliés. Dans cette nouvelle forme d’escroquerie, le premier contact a lieu sur les réseaux sociaux, par courrier électronique ou sur les portails d’emploi. Mais lors du processus de recrutement, la communication se poursuit par messagerie instantanée. Les candidats sont attirés par des promesses de gains extraordinaires, démesurément élevées par rapport à la nature des tâches à accomplir. Parmi ces tâches figurent, par exemple, la rédaction d’évaluations, l’achat de produits, la recommandation d’articles de mode ou le test d’applications. Après le recrutement, les candidats sont directement dirigés vers une plateforme, qui est souvent une imitation d’un site web légitime. Cette plateforme est présentée comme devant servir par la suite au versement du salaire et des primes.
Des missions payantes
L’une des offres d’emploi fictives qui a été signalée porte sur la rédaction d’évaluations de produits. Les «collaborateurs» reçoivent à cet effet une liste de missions sur une plateforme en ligne. Chaque évaluation donne droit à une certaine rémunération, qui doit être créditée sur le compte du collaborateur via la plateforme. Cependant, le nombre de missions disponibles diminue rapidement jusqu’à atteindre zéro. Pour accélérer le processus et ne pas devoir attendre d’autres missions, le collaborateur peut utiliser une option payante proposée sur la plateforme qui lui permet de générer de nouvelles missions. Pour quelques dollars, il peut ainsi acheter 50 nouvelles missions d’évaluation. Le gain promis, qui sera à son tour crédité sur la plateforme, dépasse de loin les coûts, de sorte que ce modèle est supposé être rentable pour la victime. Il n’est pas sans rappeler le fonctionnement de certains jeux sur téléphone portable, connu en anglais sous le nom de Pay2Fast (payer pour aller plus vite), dans lesquels les joueurs ont droit à un nombre limité de tours par jour et doivent ensuite attendre pour pouvoir rejouer.
Le réveil est brutal pour le collaborateur lorsqu’il veut se faire payer les gains cumulés. L’exploitant de la plateforme demande des frais pour le versement du salaire et ce, jusqu’à ce que la victime se rende compte qu’il s’agit d’une escroquerie. Comme nous l’avons mentionné, la plateforme est fictive. Et il en est de même pour la rémunération.
Une contribution privée pour obtenir un super bonus
Dans d’autres offres d’emploi fictives, où il est également question d’évaluer et d’optimiser des applications, les candidats se voient offrir des bonus généreux, en plus d’un salaire fixe. Là aussi, chaque mission exécutée donne droit à une rémunération sur le compte du collaborateur dans le «portail de l’entreprise». Dans un premier temps, le collaborateur peut même se faire verser cet argent. Mais par la suite, les escrocs lui font croire qu’il n’a pas généré assez de bénéfices pour obtenir un super bonus. Ils l’invitent alors à injecter de l’argent privé pour recevoir la prime. Parallèlement, de prétendus collaborateurs rapportent dans des groupes WhatsApp que le bonus est colossal et qu’il faut s’estimer heureux de pouvoir se l’acheter avec de l’argent privé. Le gain est lui aussi crédité sur le compte fictif du portail. Là encore, les escrocs répètent la procédure jusqu’à ce que la victime se rende compte de la supercherie. Les gains promis et les demandes de paiement qui y sont liées sont toujours plus élevés.
- Méfiez-vous des offres d’emploi qui exigent le paiement d’une avance.
- Remettez également en question les paiements que l’on vous demande de faire dans le cadre de votre travail.
- Portez plainte si vous êtes victime d’une telle escroquerie.
Statistiques et chiffres actuels
Les annonces de la dernière semaine selon les catégories sont publiées sous:
Dernière modification 05.09.2023